Promenade au Centre Pompidou, exposition "Lucian Freud, l'Atelier"
du 10 mars au 19 juillet 2010
Lucian Freud, petit fils de Sigmund, comme Francis Bacon fait partie de l'Ecole de Londres.
L'exposition au centre Pompidou regroupe des oeuvres peintes dans l'atelier de Lucian Freud à Londres, soit des portraits, soit des paysages vus des fenêtres de l'atelier.
L'exposition est organisée autour de quatre grands axes:
Intérieur /Extérieur
Reflexion: les Autoportraits
Reprises d'après des tableaux de Chardin, Cézanne, Fragonnard
Scénographies et compositions
Avant l'exposition, le début d'un film sur Lucian Freud dans son atelier.
L'atelier et le tableau sont éclairés par une fenêtre à droite qui donne sur un jardin.
Lucian Freud affirme qu'il veut faire de chaque tableau un tableau unique, ce qui est surprenant, étant donné la similitude des tableaux présentés dans l'exposition: tous dans les mêmes tons blancs,gris, violets, verts avec de larges coups de brosses, tous montrant des hommes ou des femmes enlaidis, affaissés.
Un modèle nu et un chien, devant lui, un tableau en cours.
A l'entrée de l'exposition, une citation disant que chaque personne est unique, modifie l'espace qui l'entoure de façon particulière et que le peintre doit tenir compte autant de cette modification de l'espace par le modèle que du modèle lui-même.
"I want paint to work as flesh" traduit par: "Je veux que la peinture soit chair."
Un premier tableau, différent des autres: "The painter's room" 1941, qui rappelle la période surréaliste de l'artiste:
on y voit une grosse tête de zèbre rouge par la fenêtre d'un atelier, dans lequel un cocotier maigrichon est posé à côté d'un divan bien usé. Par terre un chiffon rouge et un chapeau haut de forme. Il y aurait du boulot pour le papy!
Une autre citation: "Pour moi le vrai voyage s'accomplit en profondeur."
"David and Eli" 2003/2004
Le sexe de l'homme est au centre du tableau, près de lui un chien appuyé contre sa jambe et comme dans plusieurs tableaux, une plante à demi desséchée.
Comme chez le papy, les forces de vie et de mort coexistent.
"Two Irishmen" 1984/1985
Deux hommes en costumes, pas gais, le premier regarde le sol, le plus jeune regarde le peintre. Derrière eux, le mur lépreux de l'atelier.
Par la fenêtre, Londres. Les deux hommes semblent bien tristes et accablés.
"Large Interior" 1998 Trois générations d'hommes: un, âgé lit un livre, un plus jeune à l'arrière plan, nu, tient un bébé dans les bras.
Tous les tableaux de l'expo, même lorsqu'ils montrent des situations qui devraient être heureuses, un couple enlacé sur un lit, la végétation un peu sauvage du jardin, suintent l'accablement, le cheminement vers la décrépitude et la mort.
Le lavabo de l'atelier est peint avec sa rouille, les murs sont couverts de traces de pinceaux essuyés qui se sont accumulés.
Cependant, dans les auto portraits, au delà des chairs affaissées, grisâtres, morbides, se dégage une force de vie surprenante.
C'est tout le paradoxe de cette exposition, d'un peintre qui semble se complaire dans la dégradation des lieux, des êtres, des plantes, et en même temps qui dégage une force de vie, une énergie qui disent le contraire.
Liens vers d'autres expos
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