Jacques Tati dans le rôle du facteur François
Jacques Tati, qui a passé une partie de la deuxième guerre mondiale non loin de Sainte Sévère sur Indre, a choisi ce village pour tourner ce qui aurait dû être le premier film en couleur français.
Heureusement, il a tourné simultanément avec deux caméras, une chargée en noir et blanc et une en couleur, puisque le procédé couleur (pellicule en noir et blanc + filtres couleurs) n'a pas fonctionné.
La version en couleur a pu être récupérée et restaurée tardivement par sa fille Sophie Tatischeff.
C'est une des nombreuses informations que l'on apprend en allant visiter la maison de Jour de Fête.
On entre dans une reconstitution d'un bureau de poste.
En décrochant les téléphones, on peut écouter des extraits du film.
J'étais un peu sceptique en prenant ma place, craignant une exploitation hasardeuse de la gloire locale, mais j'ai été heureusement surprise.
La visite consiste en deux films, le premier sur l'histoire du tournage avec des anecdotes savoureuses, dont celle du curé, qui, apprenant par une gaffe d'un journaliste, que la scène où il apparaissait avait été supprimée, refusa de prêter ses chaises pour la projection sur la place du village.
La plupart des gens de sainte Sévère et des villages aux alentours, qui avaient servi de figurants, ont donc vu le film debout.
Dans le deuxième film, dans les décors du café Boudu, l'accessoiriste du film explique les différents trucages et les inventions qu'il a fallu trouver pour faire rouler le vélo tout seul, le faire repartir après la pelletée de sable sur le goudron frais, faire voler le ballon devant le visage de François...
Une jolie promenade pour les amateurs de cinéma et de Jacques Tati.