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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 19:28

Samedi 4 avril    2009     promenade à Paris,  ciné-philo au MK2 bibliothèque                      

 

 

Ciné philo sur le thème de la violence, à partir du travail de René Girard,  par  Ollivier Pourriol

 

Le principe de ciné-philo est de mêler une conférence sur un thème, ce jour-là, apparemment (je ne suis pas sûre d’avoir tout compris dans ce méli-mélo d’informations contradictoires !), la fin du cycle « désir et cinéma » et des extraits de films qui donnent une correspondance par l’image, sans vraiment illustrer d’ailleurs, plutôt comme point de départ à la réflexion, ou écho.

 

Olliver Pourriol , avec deux L et deux R (c’est la condition pour bien voler en équilibre…) est agrégé de philosophie, écrivain, scénariste et par ailleurs pas désagréable à regarder.

 

Me voilà donc dans la salle B, plutôt spacieuse et confortable, en attente d’être éclairée, parmi des curieux de la philosophie.


 
Moi, je croyais que j’allais assister à un cours d’une heure sur Deleuze et l’image, et me voilà pour deux heures sur la violence et René Girard.

 

Bon, je ne suis pas sectaire, et curieuse par nature.

 

La salle est pour moitié composée de retraités et pour moitié d’étudiants. La population intermédiaire ne pense plus  ou ….pas encore !

Et en attendant, ils poussent le chariot au supermarché du coin.

 

Voilà à peu près ce que j’ai retenu de cette séance….ce qui n’engage que moi !

Extrait du film « The Mist »  film d’horreur inspiré d’un livre de Stephen King, une sorte de huis clos dans un supermarché.

(comme quoi, ils prennent des

risques, les âges intermédiaires en allant faire leurs courses…..s’ils étaient venus, ils le sauraient !)


Dehors c’est menaçant, évidemment on ne sait pas exactement ce qui menace ce qui permet à chacun d’entre nous de projeter ses angoisses personnelles, une sorte de nuage toxique et ….des BETES  dévoratrices!!

 

Dans le groupe de rescapés, va se recréer une mini société avec ses guerres, ses exclus, ses héros, ses victimes expiatoires…

 

La thèse de René Girard est qu’il n’y a pas de destin individuel, nous appartenons à un groupe qui nous limite.


 
[ Il me semble bien que Bourdieu avait dit ça très bien dans son livre « la reproduction » ???? mais après tout l’agrégé de philo, c’est Ollivier Pourriol, hein ? et pas moi !]

 

Pour sortir de cette limitation, il faut donc s’approprier son héritage, puis le nier.

Nous sommes donc mus par deux désirs :

                        Un désir d’imitation pour acquérir l’objet convoité

                        Un désir de déposséder l’autre de l’objet convoité, dans ce cas là le modèle devient obstacle, et on peut, à l’extrême, sombrer dans la pathologie.


[Mmmmm monsieur Pourriol, moi je dirais que les deux co-existent dans notre esprit simultanément, et sont complémentaires et antagonistes …… l’esprit ne recule devant aucun paradoxe, et pour garder votre parallèle avec le langage, ce brave Saussure avait déjà parlé d’esprit d’intercourse et d’esprit de clocher, pour expliquer que le développement d’une langue est fait d’imitation et d’innovation…]

 

Autre thèse : ce qui fait que les religions fonctionnent, c’est qu’elles ignorent comment elles fonctionnent


Elles se fondent donc sur la violence et sur le sacrifice de victimes expiatoires

Une façon d’éviter le chaos, c’est de créer une hiérarchie entre individus, de façon à ce que les mêmes objets ne puissent être désirés par tous.

Pour structurer une société, il est donc nécessaire d’exclure ceux qui vont représenter le  mal ;

Comment reconnaître le « Mal » ?


D’une part,
il est repérable par une différence physique.


 
Là, il nous a raconté l’expérience de la poule à crête bleue. On met de la peinture bleue sur la crête d’une poule, si l’espace de vie est suffisant pour toutes les poules, il ne se passe rien, si l’espace est réduit de façon à rendre les conditions de vie difficiles, la poule à crête bleue est massacrée par ses congénères.


D’autre part,
les personnes relevant du  « Mal » doivent sembler posséder un pouvoir particulier qui va les désigner comme victimes expiatoires,  et qui vont pouvoir faire l’objet de violences collectives.

Pour que ce sacrifice fonctionne, il faut que ces victimes appartiennent à cette société, et en même temps en soient à l’extérieur, de façon à permettre à chacun de s’identifier à lui et de s’en différencier.

Dans toute société, l’individu qui risque de mettre l’homéostasie du groupe en péril, est rejeté.


[Ca, l’approche systémique de Palo Alto l’explique très bien !]

 

Et c’est cette violence vis-à-vis  de l’individu qui va représenter le « Mal », qui va permettre de préserver le reste de la société d’une violence généralisée.

 

Dans le catholicisme, la victime n’est plus coupable, mais innocente et se sacrifie volontairement.

Tout le monde doit renier le Christ, même Pierre, pour que la violence étant unanime, chacun participe à cette violence collective et que chacun échappe à la violence ensuite.

 

[ Ca a été un peu raté, non ?? pour le catholicisme ? ]


L’effet cathartique peut être obtenu, à moindre frais ! Avec de la violence mise en scène dans un spectacle. 

 

Extraits des films: The Doors: on voit Jim Morrison dans une position christique porté par la foule des spectateurs du concert


The Wicker Man, film dans lequel un pauvre benêt de policier anglais à la recherche d’une disparue, va être brûlé en grande cérémonie par la secte locale pour sauver les récoltes.

 

[ Moi j’aurais évoqué la théorie du « bon et mauvais objet » de Mélanie Klein,

qui explique comment  le moi essaie de se défendre contre les persécuteurs internes à l'aide des processus d'expulsion, et de projection. Et comment en s’attachant aux « bons objets », nous pouvons nous délivrer de la crainte de la persécution et peut être…….peut être……ne plus avoir un comportement de poule !]

 

Finalement c’était bien ce cours de philo, par toutes les associations qu’il a permises, au-delà de ce qui a été dit.

Je reviendrai…

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