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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 17:27

Jeudi 7 mai 2009                         Café Psycho, café de la mairie

                                                        Place saint Sulpice,  Paris 6°

 

La petite salle du premier étage était plus que bondée ce jeudi là. Il faut dire que le thème était porteur :


 
Paul Fuks, Monique Cohen de l’association Thérapies-Conseil proposaient d’animer un débat sur le thème des pervers. Qui de nous n’en a pas rencontré, n’y a pas laissé des plumes, et n’a pas envie de savoir s’en protéger pour la prochaine fois…


L’entrée est gratuite, il suffit de payer une consommation.


Voilà ce que j’en ai retenu, ce qui n’engage que moi… J’ai pris des notes assidument, mais ce qui m’en reste, passe forcément au filtre de ma perception.


Monique Cohen a ouvert le débat en lisant un mémo sur ce qu’est un pervers, la soirée était limitée à un débat sur les pervers narcissiques :


Le pervers narcissique  est une personne qui veut prendre et rien donner ; Seule la soumission est permise et il est insensible au sort d’autrui. Il ne ressent ni scrupules, ni angoisses, et ne se remet pas en question : il se considère comme sans tache.


La pathologie du pervers narcissique trouve son origine dans l’enfance, dans une souffrance qui cherche à se nier. Il y a le sentiment, nié, d’une grande médiocrité, une absence de talent et d’énergie.


Pour se protéger du pervers narcissique, il vaut mieux se tenir à distance, éviter les têtes à têtes, essayer d’introduire la loi, et chercher à faire intervenir des tiers pour éviter la relation duelle.


La perversion narcissique est un détournement de la sexualité et de l’affectif. La sexualité se joue dans une relation à l’autre pervertie.


Le pervers narcissique impose une situation qui ne satisfait que lui-même, il manipule, refuse de considérer les besoins de l’autre pour imposer les siens.


Il lutte pour éviter la perte du « moi » intime et ses relations perverses sont le dernier rempart avant le vide de la dépression ou de la psychose.


Le pervers narcissique s’en prend au narcissisme de l’autre,  et son désir de plaire et son opportunisme l’aident à éviter un conflit interne.


Il essaie de s’approprier  la richesse intérieure de l’autre pour combler le vide qu’il ressent en lui. Il absorbe l’énergie positive de l’autre.


Il prête à l’autre des intentions malveillantes qui ne sont que la projection de sa propre malveillance.


Il ne sait pas ressentir de sentiments positifs.

Il veut être le maître de la relation, manipule, utilise l’autre, utilisant le secret et la persuasion, il détruit la capacité de pensée créative de l’autre.


Le pervers narcissique est dans l’action, dans la toute puissance et l’auto suffisance plus que dans la pensée. Il a tout, il le dit, il le croit, se prétend à l’origine du monde et de lui-même.


Il avance masqué, seul le paraître compte. N’étant pas conscient de ses conduites, il décroche de la relation quand il se sent percé à jour et se cherche une autre victime.


Dans un couple, le pervers narcissique est dans  la violence affective permanente, en  jouant sur l’affect, le sentiment, le lien.


Le mode relationnel est fondé sur le contrôle de l’autre et la prise de pouvoir.

Il est indifférent aux demandes affectives de l’autre, mû par un comportement mortifère qui réalise les meurtres psychiques de ses victimes.


Le pervers narcissique n’a pas de demande réelle de thérapie, puisqu’il se considère comme parfait.


[livres cités : Elisabeth Roudinesco , La part obscure de nous-mêmes, Albin Michel

Paul Claude Racamier , 

 On croise dans la vie des personnalités qui ont quelques traits pervers, sans que ce soit pathologique. Une capacité momentanée à se conduire de façon perverse, peut aider à se sortir d’une situation difficile. Il faut différencier le fantasme pervers et l’acte pervers.


Il existe de très grands pervers qui asservissent des milliers de gens en prenant le pouvoir : Staline.


Comment devient-on pervers ?


Le pervers nie la différence des sexes, et la castration symbolique. Il sait qu’elle existe, mais ne veut pas le savoir ….


Lorsqu’il se rend compte que sa mère n’a pas de pénis, il n’accepte pas de ne pas l’avoir su. De plus, si elle ne l’a pas,  il  peut le perdre lui aussi…


 
Il nie son non-savoir. Le mécanisme de défense du pervers est le déni.

Il est possible que la perversion trouve son origine dans une pathologie du nourrisson : face à une mère absente psychiquement de la relation à l’enfant : dépressive, … se créent des angoisses sans nom qui demeurent sous forme de vide intérieur.


Peut devenir pervers celui qui a subi des abus.


Certains pervers assument avec fierté et rejouent un secret de famille honteux.

La perversion se joue ne couple : Le pervers et sa victime : le pervers provoque l’angoisse de l’autre, et le masochiste érotise sa souffrance.


Dans le couple pervers, il y a un contrat secret, dès que le secret est éventé, le couple ne tient plus.



La perversion touche autant les femmes que les hommes, mais la perversion des femmes est moins visible en actes anti sociaux : elle se joue souvent  avec leurs enfants.


Et alors comment on s’en sort quand on est face à un pervers ??

La seule solution proposée ce soir là, c’était la fuite….


Bibliographie proposée par Paul Fuks, plutôt pour les professionnels:

1-- "La haine de l'amour" de Maurice Hurni et Giovanna Stoll, à L'Harmattan

Ouvrage très clair, véritable livre d'horreur.
Après cette lecture, on a tout compris.

2-- "La cruauté ordinaire", d'Yves Prigent, chez Desclée de Brower
Ouvrage plus philosophique, mais de lecture aisée.

3-- "Nouveaux portraits du pervers moral" d'Alberto Eiguer, chez Dunod
Ouvrage centré sur la perversion morale, lecture aisée.

3--"La part obscure de nous-mêmes", d'Élisabeth Roudinesco, Albin Michel


4-- "Le génie des origines, Psychanalyse et psychoses", de P-C. Racamier,
chez Payot,

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